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O.N.G. - Extrême-orient(é)
9 mars 2011

L'increvable Vo Nguyen Giap

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Né le 25 août en 1911 à An Xa (province de Quan Bin), fils d’un mandarin de 2ème classe francophobe, Vo Nguyen Giap (武元甲) fait de solides études d’histoire de droit et d’économie à Hué, puis à Hanoï. Entretemps, arrêté en 1930 pour activités subversives, il est condamné à trois ans de prison mais libéré sur parole peu après. Il devient professeur d’histoire à l’école Thang-Long à Hanoï en 1937. En 1939, membre du parti communiste indochinois, il fuit en Chine à la déclaration de guerre qui voit l’interdiction du parti lié à l’Union Soviétique, elle-même alliée des nazis dans le pacte germano-soviétique. Marxiste convaincu, il porte une véritable haine au capitalisme qu’il rend en particulier responsable du décès de sa première épouse morte en prison en 1941. Il prend part au congrès de Tsin-Ti qui voit la création du Viet-minh, puis est chargé par Hô Chi Minh de l’organisation de la guérilla contre les Japonais en Indochine.  Après le coup de force des Japonais du 9 mars 1945, il profite de la disparition de l’administration française pour intensifier le recrutement de membres du Viet-Minh.

Nommé membre du comité de libération, il est ministre, chargé des forces de sécurité, du premier gouvernement Hô Chi Minh. A ce titre il pratique des purges sanglantes dans les rangs nationalistes non communistes. Commissaire aux armées en mai 1946, ministre aux armées, puis ministre de la défense nationale de la république démocratique du Vietnam en novembre 1946, il est très vraisemblablement directement responsable du déclenchement du coup de force sanglant du 19 décembre 1946 sur Hanoï, sur le Tonkin et sur l’Annam qui se traduit par un échec.

Par la suite, il dirige les actions militaires contre les Français pendant la première guerre d’Indochine. Il en est finalement vainqueur en mai 1954 à la bataille de Dien Bien Phu.

Ministre de la défense du Nord-Vietnam, il mène, en tant que commandant en chef, la deuxième guerre d’Indochine contre les Sud-Vietnamiens et leurs alliés Américains  et de l’O.T.A.S.E. jusqu’à la victoire de 1975 qui voit le Nord-Vietnam prendre le contrôle du Sud-Vietnam.

Il démissionne du poste de ministre de la défense en 1980, est exclu du bureau politique du parti communiste en 1982 tout en restant vice-premier ministre jusqu’en 1991. Il est l’auteur de « Guerre du peuple - Armée du peuple » publié en 1967 chez François Maspero.

Association des amis de Raoul Salan

Le 8 mars 1946, le général Salan, commandant des forces françaises de l’Indochine du nord, reçoit à sa demande, à Hanoï, Vo Nguyen Giap qu’il ne connaît pas directement. Il vient discuter des conditions d’application, sous l’aspect militaire, de la convention franco-vietnamienne signée le 6 mars précédent. Ces discussions conduisent, le 3 avril, à la signature d’un accord par Raoul Salan et Vo Nguyen Giap. Raoul Salan revoit Vo Nguyen Giap le 7 avril 1946 au matin, quand celui-ci vient à son domicile offrir un petit paravent laqué pour son épouse (leur fille Dominique est née trois semaines plus tôt), et, le soir, lors d’un dîner avec Hô Chi Minh, dîner au cours duquel les différends quant à l’application des accords de mars apparaissent au grand jour.

Au cours de la conférence préparatoire de Dalat, du 17 avril au 11mai 1946, Raoul Salan, chef de la mission militaire française, a pour principal interlocuteur Vo Nguyen Giap avec lequel il noue des relations personnelles au cours des soirées suivant les séances officielles. Giap aurait été alors jusqu’à offrir à Raoul Salan le commandement des troupes de la République démocratique du Vietnam

Il le revoit à Hanoï le 16 mai suivant, lors d’un dîner informel, avant d’accompagner Hô Chi Minh  par la voie des airs à la conférence de Fontainebleau.

Quand Raoul Salan revient en Indochine le 19 mai 1947, la guerre est là et son adversaire implacable sera Vo Nguyen Giap jusqu’au 28 mai 1953, date de son retour en métropole.

En juillet 1984, au Val de Grâce, un diplomate vietnamien vient saluer la dépouille mortelle du général Salan au nom du général Vo Nguyen Giap qui le tenait en grande estime.

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