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O.N.G. - Extrême-orient(é)
6 mai 2010

Les viols durant l'occupation du Japon

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Il y eut un grand nombre de viols de civils japonais commis par les troupes alliées durant les derniers mois de la bataille du Pacifique et le début de l’occupation du Japon. L’historien japonais Oshiro Masayasu parle d’un chiffre aux alentours de 10 000.

On n’a pas de preuves formelles des viols de masse commis par les troupes allées. Pourtant, de nombreux témoignages furent recueillis aux cours des années montrant que les agressions commencèrent durant la bataille d’Okinawa en 1945. Beaucoup de victimes restèrent silencieuses par peur des autorités ou par honte. Officiellement, on compte dix plaintes en 1946 à Okinawa, chiffre extrêmement faible comparé au nombre de témoignages. Masayasu a notamment mené son enquête dans les villages de la péninsule de Motobu. En 1945, les troupes américaines débarquèrent là-bas alors que seuls des femmes, enfants et vieillards se trouvaient dans la région. Des années et des années plus tard, des centaines de femmes racontèrent la même histoire à Masayasu, celle de viols en masse perpétrés par l’occupant tant sur les jeunes enfants que sur les vieilles femmes. En 1998, on retrouva les restes des corps de trois marines noirs américains. Se rendant régulièrement au village pour violer des femmes, une embuscade leur fut tendue un soir par les habitants du village aidés par deux soldats qui se cachaient dans la jungle.

Après la reddition du Japon, les civils japonais craignaient que des comportements similaires à celle de leurs troupes en Chine et en Corée se produisent. Les autorités émirent donc des avertissements pour les femmes afin qu’elles évitent de se trouver en présence de soldats américains. Dans certains endroits, on appela à la fuite ou au suicide des femmes pour éviter qu’elles soient violées. On mit aussi en place une association de « loisirs » appelée RARA (Recreational an Amusement Association), qui était en fait un bordel militaire pour fournir aux troupes américaines des prostituées professionnelles afin qu’ils laissent tranquille les civils. Ces bordels organisés durèrent jusqu’en janvier 1946.  D’après des sources militaires américaines, les viols furent peu nombreux compte tenu du nombre d’hommes stationnés au Japon à l’époque. Pourtant, d’après l’historien John W. Dover, cela représentait environ 40 cas par jour, malgré l’existence des bordels organisés. Après 1946, le nombre monta à environ 330 par jours. Lors des dix premiers jours de l’occupation de Kanagawa, 1336 cas de viols furent rapportés. Des exemples similaires furent rapportés à Sapporo et Okinawa. Les troupes britanniques se livrèrent apparemment aussi à ces exactions mais il n’existe pas de statistiques sur ces faits, seulement des témoignages postérieurs de victimes.

On estime que le phénomène fut probablement d’une ampleur bien plus grande mais que la honte des victimes fit que très peu de plaintes furent déposées. 60 ans après les faits, il ne reste désormais que très peu de chance de connaître un jour la vérité.

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