Les mutilations des Japonais par l'armée américaine durant la Seconde guerre mondiale
Pendant la Seconde guerre mondiale, de nombreux cas de mutilation de Japonais par l’armée américaine furent rapportés durant la bataille du Pacifique. Cela incluait, en particulier, le fait de prendre des morceaux de corps humain en guise de trophée de guerre ou de souvenirs. Les dents étaient les parties les plus fréquemment prélevées mais on rapporte aussi des cas ou ce fut le crâne ou d’autres parties du corps qui furent prélevées. Officiellement, l’armée américaine interdisait de tels comportements mais cette prohibition n’était pas toujours appliquée par les officiers sur le terrain.
Il est difficile de connaître l’ampleur exacte de ce
phénomène. Apparemment seule une minorité de soldats pratiquèrent ces
mutilations. En plus des dents, des crânes, des oreilles, des parties du
corps étaient parfois modifiées. On a retrouvé des objets faits à
partir d’os humain ou des os sur lesquels l’on avait écrit. À
Guadalcanal, des soldats portaient des colliers faits de dents en or de
soldats abattus. Certains conservaient des oreilles dans le vinaigre.
Dans une base aérienne de Nouvelle Guinée, la chasse aux derniers
soldats japonais était devenue un jeu parmi les soldats. On y a retrouvé
des fémurs et tibias sculptés pour devenir des plumiers ou des
ouvres-lettres.
Eugene Sledge, soldat au 3eme bataillon du 5eme régiment de Marines a
témoigné d’avoir vu ses collègues arracher des dents sur des soldats
encore vivants. Le poète américain Winfield Townley Scott qui était
journaliste à Rhodes Island en 1944, a rapporté avoir vu un marin
américain montrant avec fierté un crâne de soldat japonais. Le soldat
lui a ensuite décrit la méthode pour débarrasser le crâne de la peau qui
consistait à placer la tête dans un filet et la laisser traîner dans
l’eau derrière le navire. Ce n’était certainement pas un cas isolé. En
témoigne les consignes officielles données par le commandement américain
en 1943 pour faire cesser ces pratiques. Charles Lindbergh qui passait
les douanes américaines à Hawaii en 1944 s’est vu demandé s’il apportait
avec lui des os. Face à sa réaction choquée, le douanier lui expliqua
que c’était fréquent que des soldats ramènent de tels trophées. En
février 1943, le magazine Life publia la photographie d’une tête
japonaise décapitée par les troupes de Marines lors de la bataille de
Guadalcanal. Elle était attachée sous un canon américain. En 1984, les
restes de soldats japonais furent rapatriés des iles Mariannes. 60% des
corps n’avaient plus de tête!
La propagande anti japonaise a certainement jouée un grand rôle dans ces
exactions. On y décrivait les Japonais comme des sous-hommes. La
rancœur de la bataille de Pearl Harbor était soigneusement cultivée. Il
était fréquent de lire dans les journaux des termes comme « Yellow
Vermin » ou décrivant un peuple vivant comme des rats. Le fait que les
Japonais se battaient jusqu’au bout de leurs forces a fait que peu
furent faits prisonniers. D’après certains historiens, vu que les
Japonais étaient décrits comme des animaux, cela aurait rendu possible
le traitement de leurs corps sans respect. Que ce soit à cause de la
propagande, de la fatigue des combats ou la revanche de batailles comme
celle de Pearl Harbor ou de l’ile de Wake, il semble clair que les
soldats américains se sont livrés à des atrocités sur le corps de leurs
ennemis.
Bien que les faits semblent minimisés par les Américains aujourd’hui,
leur ampleur fut telle que des mesures disciplinaires furent proclamées
par l’État-major américain dès 1943. Les photographies publiées par Life
magazine furent reprises par la propagande Japonaise. On rapporte aussi
que le président Roosevelt aurait offert un ouvre-lettres à un membre
du congrès. Ce fut l’origine des consignes données à la population
civile japonaise de se tuer plutôt que de se rendre à l’ennemi. Cette
mesure va rendre la tâche extrêmement difficile aux soldats américains
lors de l’invasion du Japon et expliquer les vagues de suicide de civils
à Saipan ou Okinawa.