Les conséquences de l'avortement sélectif en Chine
119 garçons naissent actuellement pour 100 filles en Chine, là où le ratio était de 108 garçons pour 100 filles en 1982. Tel est le déséquilibre engendré par les avortements sélectifs, très répandus dans le pays, notamment dans les régions rurales, d'après un ouvrage de l'Académie des sciences sociales chinoises. On prévoit déjà que plus de 24 millions d'hommes chinois pourraient ne pas trouver de compagnes en 2020. Ces avortements sélectifs sont facilités par la mise à disposition du matériel échographique, mais aussi par la politique de l'enfant unique instaurée à la fin des années 1970.
L'élimination des foetus féminins perdurent malgré "l'assouplissement" de cette politique en 2002 avec l'autorisation, moyennant paiement, d'un deuxième enfant par couple. D'autres raisons, d'ordre culturel, interviennent : dans les familles rurales, les parents désirent de préférence un garçon afin qu'ils s'occupent d'eux dans leur vieillesse, alors qu'une fille vit dans sa belle-famille une fois mariée. Ce déséquilibre entraîne une hausse de violences : "la difficulté à trouver des épouses dans certaines régions conduit déjà à des enlèvements de femmes, y compris dans les pays limitrophes étrangers, des mariages forcés et de la prostitution forcée".