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O.N.G. - Extrême-orient(é)
18 septembre 2009

Georges Boudarel

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Georges Boudarel est né à Saint-Étienne le 21 décembre 1926. Etudiant dans un séminaire des Pères maristes, c'est un chrétien progressiste et marxiste, militant du Parti communiste français. A la fin des années 1940, il obtient du Bureau colonial du PCF un poste de professeur d'histoire au Lycée Marie-Curie à Saigon (Indochine). Il anime l'antenne indochinoise du PCF : le Groupe culturel marxiste.

Professeur de philosophie au lycée Yersin de Dalat pendant la Guerre d'Indochine (1946-1954), il abandonne son poste en décembre 1950 et passe en zone viêtminh et est chargé de la propagande. De juin 1952 à février 1954 il est commissaire politique du Viêt-Minh sous le nom de Dai Dong, et c'est à ce titre qu'il est chargé de la rééducation idéologique des militaires français prisonniers du Viêt-Minh dans des camps de brousse où la mortalité est considérable. Le 7 février 1953, Georges Boudarel, prit en main le camp 113 situé au Nord Tonkin dans la région de Ha-Giang. Avec une cruauté perverse, il appliqua sur ses compatriotes la méthode d'avilissement par la faim, la déchéance physique, l'endoctrinement politique et la délation entre détenus. Durant l'année de son intervention au camp 113, sur 320 prisonniers français, 278 ont péri. Georges Boudarel quitte le Viêt Nam où il a été condamné à mort pour insoumission et désertion en 1964 et se rend en URSS, puis travaille en Tchécoslovaquie pour la Fédération syndicale mondiale (FSM) sous domination de l'URSS.

Il rentre en France en 1966, profitant de la loi d'amnistie votée en juin 1966. Devenu l'assistant de Jean Chesneaux (qu'il a rencontré au groupe culturel marxiste à Saigon), il est ensuite promu maître de conférences à l'Université de Paris VII et chercheur au CNRS, se spécialisant dans l'histoire du Vietnam. Le 13 février 1991, lors d'un colloque organisé au Sénat par le Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes, il est reconnu par Jean-Jacques Beucler, secrétaire d'État aux Anciens combattants ayant lui-même participé à la guerre d'Indochine durant laquelle il avait été prisonnier pendant 4 ans dans le camp 113. D'autres témoignages sont déposés ensuite contre Georges Boudarel qui fait l'objet en 1991 d'une plainte pour crimes contre l'humanité déposée par d'anciens prisonniers français du camp 113. Cette plainte a donné lieu à un rejet de la Cour de Cassation motivé par la loi d'amnistie de 1966. Compte tenu du débat suscité par cette décision, l'affaire Boudarel a été à l'origine de la modification de l'article 213-5 du code pénal visant à rendre inamnistiables les crimes contre l'humanité. Il meurt le 26 décembre 2003.

A lire sur ONG à ce sujet : Pour nous, anciens de là bas, des questions restent posées

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