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O.N.G. - Extrême-orient(é)
16 septembre 2009

Le QI et la richesse des nations ?

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« IQ and the Wealth of Nations », en français « Le QI et la richesse des nations », est un livre controversé publié en 2002 par les docteurs Lynn et Vanhanen. Richard Lynn est professeur émérite de l’université d’Ulster en Irlande du Nord, Tatu Vanhanen est professeur émérite en science politique de l’université de Tampere en Finlande.

La thèse qui y est défendue est qu’il existe une forte corrélation entre les différences de PIB par habitant et le QI moyen de leur pays. Selon eux, cette corrélation montre que le QI moyen des habitants a un impact certain sur la richesse du pays et sur la croissance économique même si ce n’est pas l’unique facteur. Les sources et la méthode d’analyse furent critiquées pourtant les auteurs écrivirent une suite en 2006 intitulée « IQ and Global Inequality ».

Le livre analyse les résultats de QI moyen de 81 pays basés sur différents rapports déjà publiés. Selon les auteurs, il existerait une corrélation de 0.82 entre le QI et le PIB par habitant et une corrélation de 0.64 avec la croissance économique de ces pays entre 1950 et 1990. Ils attribuent le décalage des QI entre les différentes nations à des facteurs génétiques et économiques. Ainsi ils affirment qu’un PIB bas peut être la cause d’un faible QI national mais aussi qu’un faible QI national peut être la cause d’un PIB bas. Ils affirment ainsi un devoir moral des nations les plus riches d’assister les plus pauvres. Le livre fut très remarqué en Angleterre où le Times en fit une couverture élogieuse et en Finlande notamment car Vanhanen est le père du premier ministre finnois. Pourtant, le livre fut aussi victime de sévères critiques.

Pour 104 des 185 nations que compte le monde, il n’existait pas d’études sur le QI. Dans ce cas, les auteurs utilisèrent des estimations basées sur des pays voisins ou de pays ayant des ethnies ou des conditions sociales similaires. Ils ajustèrent aussi les chiffres en fonction des dates des études en utilisant la théorie de Flynn selon laquelle le QI augmente avec le temps selon un facteur calculable. Ils établirent ainsi un classement mondial. Aux premiers rangs se retrouvent Hong Kong (107 - classé à part malgré sa réintégration à la Chine), la Corée du sud (106), le Japon(105), Taiwan(104), Singapour (103), l’Autriche (102), l’Allemagne (102) et l’Italie (102). La France se situe au 17ème rang avec 98 et le Canada au 22ème à 97. En queue de peloton, on retrouve la Guinée équatoriale à 65, le Congo à 65 ou l’Éthiopie à 63. On considère généralement un QI supérieur à 130 comme très élevé, entre 90 et 109 comme moyen et en dessous de 70 comme très bas.

Dans certains cas, le PIB ne correspondait pas aux prévisions faire à partir du QI. Dans ce cas les auteurs ont souvent noté que ces pays étaient dotés de richesses naturelles exceptionnelles ou de régimes politiques particuliers. C’est le cas par exemple du Qatar dont PIB est élevé à cause du pétrole alors que le QI moyen est de 78. La Chine ou le Vietnam sont aussi des cas particuliers du fait des régimes communistes qui ont freinés leur croissance économique. En revanche, depuis la libéralisation de leurs systèmes économiques, la corrélation entre le QI des Chinois et des Vietnamiens et la croissance, semble confirmer la théorie de Vanhanen et Lynn.

Le livre ne fut pas reçu par un jury de pairs en revanche il fut publié chez un éditeur scientifique. Pourtant, les études sur les QI qu’ils ont utilisés pour le livre ont été citées par d’autres articles scientifiques. Les critiques portèrent principalement sur l’interprétation des données et l’ampleur des groupes étudiés pour obtenir le QI moyen d’un pays. Malgré cela, bon nombre de spécialistes, s’ils ne partagent pas toutes les conclusions du livre, avoue que certaines corrélations sont troublantes et méritent des analyses plus poussées. On reprocha aussi aux auteurs d’utiliser des tests ethnocentrés, notamment privilégiant les populations occidentales. Pourtant les pays en tête du classement sont tous asiatiques ce qui aurait tendance à invalider cet argument.

Si les conclusions du livre sont certainement matière à discussion comme l’avoue eux-mêmes les auteurs - en effet ils indiquent qu’il existe d’autres facteurs à considérer que le QI – elles ont ouvert le terrain à de nombreuses recherches sur l’inégalité économique à travers le monde. Si les conclusions s’avèrent vraies, il existerait donc probablement un devoir moral pour les nations riches d’aider les nations les plus pauvres car elles n’auraient pas les moyens intellectuels par elles-mêmes de se sortir de cette situation.

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