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O.N.G. - Extrême-orient(é)
30 mai 2009

L'Amour (et la guerre)

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L'Amour (du terme bouriate signifiant « boueux »), aussi appelé Heilongjiang (黑龙江) en chinois, est un fleuve d'Asie qui s'étend sur 4 354 km depuis la source de l'Argoun, ce qui en fait le premier fleuve de Sibérie et le quatrième d'Asie et le neuvième pour la longueur de son cours. La province du Heilongjiang en Chine où il s'écoule doit son nom au nom chinois de l'Amour.

Le fleuve est formé par la réunion de la Chilka et de l'Argoun. Il matérialise aujourd'hui la frontière entre la Russie et la Chine sur presque 1 600 km avant de recevoir le Songhua Jiang et l'Oussouri et d'entrer définitivement en Russie où il se jette dans le détroit de Tartarie, sur la mer d'Okhotsk, en face de l'île de Sakhaline.

Dans la partie supérieure du cours, le fleuve s'écoule le long d'une pente assez forte, et se fraie un chemin dans le massif du Grand Khingan, zone de hauts plateaux où le fleuve a par place creusé des gorges escarpées.

Sur sa partie moyenne la pente devient faible, et le fleuve serpente au milieu de prairies de la plaine formé par le fleuve et deux de ses affluents (la Zeïa et la Boureïa). Les méandres du fleuve peuvent alors atteindre des dimensions étonnantes, comme le méandre de Korsakovo, où le fleuve fait un détour de 45 km pour parcourir 600 m à vol d'oiseau. Après sa confluence avec la Boureïa, la plaine fluviale se resserre sur 150 km, lors du passage dans le massif du Petit Khingan, puis s'élargit à nouveau dans la plaine formé par le fleuve et par un de ses affluents, le Sungari (ou 松花江).

La partie inférieure du cour commence au niveau de la ville de Khabarovsk. Le fleuve reçoit les eaux de l'Oussouri, puis tourne vers le Nord. La pente devient extrêmement faible (à 1 000 km de l'embouchure, l'altitude n'est que de 70 m). Le fleuve s'élargit encore et s'étale dans une plaine marécageuse, de nombreuses îles jalonnent son cours. Il finit par aboutir dans un grand estuaire (plus de 200 km de long) qui débouche enfin sur le détroit de Tartarie. Son débit moyen à l'embouchure est de 11 000 m³ par seconde.

Son cours, dès la confluence de la Chilka et de l'Argoun, est entièrement navigable et la Chilka l'est aussi depuis Sretensk, en Russie. Il permet de transporter vers l'ouest du bois et du pétrole, et vers l'est des céréales, des machines et autres produit provenant de la Russie occidentale. Il est néanmoins fermé à la navigation six mois par an à cause des glaces. L'équipement hydroélectrique - 14 barrages de plus de 15 m de haut - a permis l'industrialisation de la région, ainsi que, grâce à la régularisation du cours du fleuve, le développement de l'agriculture.

Ses ressources en poissons ne sont pas négligeables : l'Amour compte plus de 100 espèces de poissons, dont deux espèces notables endémiques du fleuve : l'esturgeon de l’Amour (Acipenser schrenckii) et l'esturgeon kalouga (Huso dauricus). La pêche la plus lucrative est celle des salmonidés qui, à la fin de l'été et au début de l'automne, viennent du Pacifique pour frayer en eau douce.

En 1858, le traité d'Aigun (ratifié par le traité de Pékin en 1860) désignait l'Amour et l'Oussouri comme frontière entre la Chine et la Russie. En 1969 les îles de l'Amour et de l'Oussouri furent le théâtre d'un début de conflit à la suite de la rupture sino-soviétique qui se traduisit par des incidents frontaliers au mois de mars 1969, puis en août de la même année à cause du fait que le fleuve (naturel evidement) changea naturellement le cours de son lit et modifiait donc les cartes.

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  1. frontière d'après les cartes chinoises
  2. frontière d'après les cartes russes
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