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O.N.G. - Extrême-orient(é)
4 février 2009

Ferdynand Ossendowski

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Ferdynand Ossendowski, né le 27 mai 1876 à Vitebsk (aujourd’hui en Biélorussie) et mort à Milanówek (Pologne) le 3 janvier 1945, était un universitaire, aventurier et écrivain polonais connu pour ses récits de voyage et ses témoignages sur la révolution russe.

Enfant, il s’installe avec son père à Saint-Petersbourg où il suit sa scolarité en russe. Il s’inscrit à l’université et entame des études de mathématiques, de physique et de chimie. Il commence alors à mener des voyages d’étude puis parcourt les mers d’Asie embarqué sur un bateau qui assure la liaison maritime entre Odessa et Vladivostok. Il publie ses récits consacrés à la Crimée, à Constantinople et à l’Inde.

En 1899, il fuit la Russie à la suite d’émeutes étudiantes et se rend à Paris, où il poursuit ses études à la Sorbonne, ayant notamment le chimiste et académicien Marcellin Berthelot comme professeur. Il retourne en Russie en 1901, et enseigne la physique et la chimie à l’Institut de Technologie de l’Université de Tomsk en Sibérie occidentale. Il donne aussi des cours à l’Académie d’Agriculture et publie des articles consacrés à l’hydrologie, à la géologie, à la physique et à la géographie.

En 1905, il est nommé au laboratoire de recherches techniques de Mandchourie, chargé de la prospection minière, et dirige le département de la Société russe de géographie à Vladivostok. Il visite à ce titre les îles de la mer du Japon et le détroit de Béring. Il est alors un membre influent de la communauté polonaise de Mandchourie et publie son premier roman en polonais, La nuit.

Impliqué dans les mouvements révolutionnaires, il est arrêté et condamné à mort. Sa peine sera commuée en travaux forcés. Mais il est relâché en 1907 avec l’interdiction de travailler et de quitter la Russie. Il se consacre alors à l’écriture de romans, en partie autobiographiques, qui lui permettent de regagner la grâce des dirigeants. En février 1917, il est nommé professeur à l’Institut polytechnique d’Omsk, en Sibérie. Lorsqu’éclate la révolution d’octobre, il se rallie aux groupes contre-révolutionnaires, et accomplit différentes mission pour Alexandre Vassilievitch Koltchak, qui en fait son ministre des finances.

Condamné à fuir avec d’autres compagnons, il raconte son épopée dans Bêtes, Hommes et Dieux, qui sera publié dans les années 1920. Le récit, qui se présente comme un livre d’aventure vécue, commence au moment où Ossendowski vient d’apprendre qu’on l’a dénoncé aux Bolcheviks et que le peloton d’exécution l’attend. Il emporte un fusil et quelques cartouches et gagne la forêt dans le froid glacial.

Commence ainsi une course-poursuite dont il ne sortira vivant, pense-t-il, que s’il réussit à gagner à pied l’Inde anglaise, par les passes de Mongolie, puis le désert de Gobi, puis le plateau tibétain, ensuite l’Himalaya. Ce voyage quasiment initiatique lui permet aussi de découvrir la réalité de l’Agharta, en pénétrant au cœur des mystères de l’Asie millénaire.

Au cours de son périple, Ossendowski rencontre le baron Von Ungern-Sternberg, surnommé le « baron fou », qui pensait être la réincarnation de Gengis Khan, et dont il devient le conseiller. Il est alors envoyé en mission au Japon et aux États-Unis. C’est là qu’il s’arrête finalement. Refusant de retourner en Asie, il décide de s’installer à New York. Il travaille alors pour les services secrets polonais et publie son récit Bêtes, Hommes et Dieux en anglais.

En 1922, il retourne en Pologne et s’installe à Varsovie. Il enseigne alors à l’université, à l’École supérieure de guerre et à l’Institut d’études politiques de la capitale. Dans le même temps, il est fréquemment consulté par le gouvernement sur les questions liées à la politique soviétique.

Tout en continuant de voyager, il publie différents ouvrages qui le feront considérer comme l’un des auteurs polonais les plus populaires, y compris à l’étranger. Il réédite le succès de son premier récit avec un livre consacré à Lénine, dans lequel il critique sévèrement les méthodes des dirigeants communistes en Russie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ossendowski reste à Varsovie où il participe clandestinement au gouvernement secret de Pologne sur les questions d’éducation. De confession luthérienne, il se convertit au catholicisme en 1942. Malade, il s’installe en 1944 dans le village of Żółwin, près de Milanówek, où il meurt le 3 janvier 1945. Les militaires soviétiques qui avaient réussi à s’emparer de la région le cherchaient pour l’arrêter en tant qu’ennemi du peuple suite à ses écrits anticommunistes. Il fallut déterrer son corps pour apporter la preuve de sa mort. Ses ouvrages furent par la suite interdits par le gouvernement communiste de Pologne jusqu’à la chute du régime en 1989.

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