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O.N.G. - Extrême-orient(é)
22 juin 2008

Prisonnier de guerre Japonais (1/5)

train

A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, environ 600 000 soldats et officiers japonais ont été fait prisonniers dans des milliers de camps repartis sur tout le territoire de l'URSS, du Kamchatka à l'Est, à travers l'Oural jusqu'en Europe soviétique à l'Ouest et le bassin de Yenisei au Nord.
Ce récit est un témoignage des atrocités que je veux léguer aux générations futures. J'ai décidé de dessiner en la mémoire de mes compagnons d'arme qui ne sont jamais retournés chez eux ...

Kiuchi Nobuo


Première partie : Direction l'Union Soviétique


1

Faisant face à la défaite et à la vie extrême de prisonnier de guerre dans un pays étranger, cela me fait encore très mal de parler de tout cela. Il semble que nous, jeunes de l'ère Taisho, sommes les seuls à avoir eu un destin aussi sinistre.

4

Les mornes journées commencent. Les toilettes en plein air, bordées par des nattes de paille, ont été un lieu pour discuter, avec les compagnons d'armes, de questions importantes : "Je me suis fait lire ma chance aujourd'hui, et il semble que je vais bientôt retourner à la maison" etc...

5

Quelque temps plus tard nous sommes allés vers le Nord par train, de Samham-ni à Heungnam. 24 hommes étaient cantonnés dans un appartement de travailleur, à moitie en ruine, et il y faisait si chaud qu'il ne fallait pas ouvrir les radiateurs. Si vous arriviez la nuit, il vous était impossible de trouver un endroit où vous coucher sur le sol.

6

Vers la fin du mois de Décembre, alors que le froid se faisait encore plus mordant, le manque de légumes et les tristes repas rendirent des camarades quasiment aveugles la nuit (moon-blindness est une maladie de l'œil qui le rend hypersensible à la lumière de la lune). De ce fait mes compagnons d'armes se rentraient régulièrement dedans en toute occasion.

7

Tous les soirs nous devions nettoyer une pleine baignoire d'excréments. Quel divertissement !

8

Nous devions accompagner partout ceux qui souffraient des yeux, quelque soit l'heure. Nous devions donc être de garde tous les soirs, tournant à chaque heure. Dehors il faisait -20, ce n'était pas un travail facile. Je regardais la lune avec regret et mes larmes gelées sur mes joues.

9

Lorsque le temps le permettait, nous sortions pour faire de l'exercice. Les plus vigoureux jouaient au baseball avec même une batte et un gant.

10

Du port Nord-Coréen de Heungnam nous sommes allés au petit port soviétique de Posyet. Après cela ce fut une marche forcée de 20kms. C'était très difficile pour certains d'entre nous, en plus nous étions couverts de boue.

11

Nous avons campé près d'un village pendant deux semaines. A cause d'une pluie continue, les tentes moisirent. Les couvertures au sol étaient trempées et nous aussi. C'est à partir de ce moment que la santé de beaucoup d'entre nous commença à se détériorer.

12

Après la pluie, nous avons tous reçu un vaccin de cheval. Comme c'était douloureux ! Je n'avais jamais vécu cela.

13

40 hommes étaient entassés dans des wagons de 18t dont les portes étaient sellées de l'extérieur. Tous les wagons étaient sécurisés par des gardes en arme. 50 voitures prirent la route de l'Ouest.

14

50 wagons, avec presque 1500 soldats japonais à bord, prirent la route du Transsibérien. Un jour nous nous sommes arrêtés au lac Baikal. Un baril a été rempli d'eau fraiche du lac.

16

Notre train, rempli de passagers, traversa toute la Russie pour l'Europe. Le voyage long de 30 jours se termina dans la petite ville ukrainienne de Slavyansk. Une jeune et jolie paysanne guidait son troupeau de chèvres dans les champs de tournesol.

Kiuchi Nobuo (retraité de l'armée de l'air japonaise)

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