Zoo Humain (4ème partie)

Le 6 mai 1931, Gaston Doumergue, Président de la République Française, inaugure l'exposition coloniales de Paris, qui doit se tenir jusqu' au 15 Novembre. Elle se tient Porte Dorée (Bois de Vincennes) et est organisée par le Maréchal Lyautey. Elle présentait, sur 110 hectares, les pays issus de l'empire colonial français, ainsi que certains autres empires coloniaux.

Il y a là, des représentants des colonies d'Outre-Mer (Guadeloupe, Martinique, Réunion), des différentes colonies africaines (notamment Madagascar, la Somalie, le Sénégal, Togo Cameroun...), du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie), de la Guyane Français, des îles du Pacifique, du Moyen Orient (Liban, Syrie et région de Suez...).
Mais il y a aussi des représentants des colonies asiatiques : le Laos, le Cambodge, la Cochinchine (partie méridional du Viêt Nam et Est du Cambodge), l'Indonésie, les Indes Françaises...

A l'occasion de cette exposition, de nombreux bâtiment « en dûr » furent construits. Dans l'enceinte de ceux-ci se tenaient des fois des attractions, des dioramas, stéréoramas, ou de simples expositions.
La réplique du massif centrale de Angkor Wat, un chef d'œuvre de l'art khmer, avec ses quatre tours d'angle surmontées de coupoles dentelées en forme de tiare, qui ont 50 mètres de hauteur, son dôme central qui en compte 5 de plus et, à l'extrémité du Temple, deux autres tours qui sont hautes de 30 mètres est sûrement l'édifice le plus important de cette exposition coloniale. Sa superficie est de 5000 mètres carrés.

Cette exposition coloniale de Paris fut la dernière à se dérouler en France (et l'une des dernières du monde). La plupart des monuments furent rasés avec la fin de celle-ci. Mais en détruisant ces monuments, c'est beaucoup plus qu'un simple décor qui disparaît. C'est tout un pan de la mémoire coloniale qui est effacé, ainsi que le dernier grand zoo humain élevé à la gloire des grands empires coloniaux du 20è siècle... Bannissant ainsi des mémoires collectives, l'une des preuves les plus flagrante des mécanismes du racisme populaire en Occident ...

Aujourd'hui l'une des rares traces encore visibles de cette exposition se trouve dans le bois de Vincennes. Il s'agit du pavillon du Cameroun. Restauré en 1977 et rebaptisé, il est aujourd'hui le siège de l'Institut International Bouddhique. La Pagode de Vincennes (comme on l'appelle aussi) est un lieu de culte commun et abrite le plus grand Bouddha d'Europe. Celui-ci est recouvert de feuillles d'or et mesure 9 mètres de haut.

Pierre pour ONG