La chute de Dien Bien Phu vue de France par Philippe d'Hugues
Il y a une chose qui a entrainé une prise de conscience et un choc dans les esprits de toute la France, c'est la chute de Dien Bien Phu. On a pas idée de l'évènement que ça représentait. (...) Un soir je rentre chez moi, j'ouvre la radio car il n'était pas question de télé à cette époque là. Première chaine : musique sacrée, lugubre, funèbre. Deuxième chaine : même musique. Troisième chaine : même musique. Je comprends tout de suite : ça, ça veut dire que Dien Bien Phu est tombée. Depuis un mois tout le monde savait que ça finirait par tomber. Tous les jours la menace se précisait et on attendait la chute de Dien Bien Phu. Et ce jour là on a annoncé : "vous venez d'entendre le requiem de Gabriel Forez en l'honneur des combattants de Dien Bien Phu qui viennent de capituler". Là il y a eu un choc national terrible, et pas seulement auprès des milieux militaristes. Tout le pays ne pensait vraiment pas que l'armée française pouvait être battue même sur un théâtre d'opération lointain comme ça.
Philippe d'Hugues sur RBN Paris